Le jour où mon périnée est décédé… (Et que mon mari a failli y rester.)

Comme je suis à deux doigts d’y retourner, et que vous êtes nombreuses à me l’avoir réclamé (nan c’est pas vrai, mais j’avais envie de vous raconter…), aujourd’hui je reviens sur le pire plus beau jour de ma vie : mon accouchement ! (Panique pas, t’as rien loupé, j’ai pas accouché du deuxième, je te parle de mon PREMIER accouchement, il y a trois ans.

Pourquoi maintenant ? Parce que 3 ans c’est le temps qu’il faut pour digérer cette journée magique. Alors attention… Si tu n’es ni une femme, ni très désireux(se) de connaître l’état de mon périnée, passe ton chemin ! Je te préviens, je te raconte sans filtre.

Bon, je disais donc, après un peu plus de 8 mois de gestation, des remontées acides H24, une cambrure de sirène (qui serait entrée en collision avec un paquebot) et une légère prépondérance ventrale, j’avais supplié de mon locataire de sortir de là (en vérité j’ai commencé par lui promettre un vélo et des gâteaux, puis j’ai fini par le menacer d’aller le chercher moi même s’il ne se décidait pas à rendre les lieux dans les 48h). Nous voilà donc couchés, au milieu de la nuit, un 28 juillet 2012. Je me réveille, (au top de ma forme, Jessica Alba est une merde à côté de moi), et je me dis que tiens, ça me tire vachement dans le ventre. Mon mari, toujours aux p’tits soins, se réveille et me propose de me masser le dos. Nan je déconne, mon mari dormait, étalé de tout son long à baver sur l’oreiller, et ronflait plus fort qu’un A380 au décollage.) Je me tourne, compte le nombre de carreaux de carrelage de mon côté du lit, fini par somnoler un peu, et termine finalement la nuit. Le lendemain, ça pique toujours, j’ai mal régulièrement dans le ventre. Alors là tu te dis : « La fille à mal dans le ventre. Un PEU mal. » Non, alors saches que tu te trompes. Même quand tu ne sais pas ce que sont les contractions, le jour où ça arrive, TU SAIS que c’est ça ! Tu ne peux pas les louper ! « Ce que ça fait comme sensation ? » Ah ah Ah. Tu vois une douleur de règles x10 000 (bien sur si tu es un homme tu ne vois pas bien… Mais pourquoi tu lis ça d’ailleurs ?!), avec les deux jambes cassées et la douleur d’un ongle incarné quand un conn*rd te marche sur le pied ? Ba… T’es encore loin de la vérité. (Navrée.)

Je disais donc, j’avais des contractions régulières, mon mari notait sur un post-it le timing exact auxquelles elles arrivaient, histoire qu’on sache quand partir. Loin de moi l’envie de partir trop tôt à la mater et d’être sanglée comme une truie pendant 24h sur une table d’accouchement, j’ai donc pris mon mal en patience chez moi, comme une grande fille, en prenant un bain. (Bain dans lequel, bien sur, je ne rentrais plus en largeur, et duquel j’ai été incapable de sortir seule). Quand la douleur est devenue difficile à supporter (j’aurais démembré ma mère avec une tronçonneuse…) (Merci de ne pas juger. J’avais très mal !), j’ai dis à mon mari qu’il était temps de partir. Il m’a dit qu’il allait pisser, qu’il coupait la console, qu’il changeait de chaussures et qu’on pouvait y aller. Je lui ai répondu de la fermer, et que si on ne partait pas dans le seconde, j’allais certainement, dès que j’en aurais à nouveau la force, lui casser le nez. Nous voila donc partis pour la mater, lui en chaussons avec une énorme envie de pisser, et moi pliée en deux sur le siège. (J’extrapole, c’est pour l’idée).

A l’arrivée, j’ai été prise en charge rapidement par une adorable sage femme, qui m’a lancé un « bonjour » assorti d’un grand sourire. J’ai eu envie de lui lancer un « ta gueule, dépêche toi », je  me suis contentée d’un sourire crispé (Merci de ne pas juger, j’avais très mal). Elle m’a installée, m’a posé le monito (pour les hommes qui s’acharnent à lire cet article, ça permet de mesurer les battement du cœur du bébé et les contractions) et m’a demandé si ça allait. J’ai eu envie, à nouveau, de lui répondre « ta gueule » mais j’ai dit « oui » (voyez un peu le self contrôle…). Elle a contrôlé mon col (ah oui, alors si vous n’êtes jamais passé par là, sachez que de nombreuses personnes, que vous connaissez encore moins que votre charcutier, vont découvrir votre intimité. Bref, j’avais déjà bien bossé (et j’avais tellement mal que j’allais la frapper), elle m’a donc proposé de me sauver : coucou la péridurale ! Alors pour les hommes qui s’acharnent à lire cet article, la péridurale est une anesthésie qu’on vous fait dans le dos, avec une aiguille d’environ 20cm pour endormir tout le bas de votre corps. Donc l’endroit par où va passer le bébé, entre autre, si vous suivez bien… « Si ça fait mal ?! » Mouahaha ! … Oui. Mais vu le mal de chien à ce moment là, c’est aussi bon qu’une mousse au chocolat La Laitière.

L’anesthésiste est arrivé, il m’a dit bonjour, j’ai eu envie de lui dire « ta gueule », j’ai juste fait un sourire crispé (fille bien élevée). Breeef. Une fois la péri posée, adieu les douleurs (physiques). Parce que moi j’avais mon mari. Et cet imbécile n’a rien trouvé de mieux que de bouffer des M&M’s sous mon nez. Sous mon nez, le nez de la fille qui n’a rien mangé depuis le matin, qui doit rester à jeun et qui crève la dalle ! Pour les hommes qui sont encore là, on doit rester à jeun au cas où votre marmot ne voudrait pas prendre le tunnel de sortie, et qu’il faille vous faire une césarienne en urgence. Enfin à nous la césarienne, pas à vous ! Vous, vous vous contentez de ne rien faire et de manger des M&M’s…

Après de nombreuses heures d’attente (ba ouais, si ça marchait en 10mn, ça se saurait !), il était temps de se lancer. J’allais accoucher (et mon mari me tenir la main en bouffant des M&M’s). Entre temps, on m’avait percé la poche des eaux (genre de piscine dans laquelle est bébé, où l’eau a stagné pendant 9mois, et qui fatalement, pue l’égout, pour les relous qui s’acharnent à lire cet article…) et posé une sonde urinaire, parce que, bien sur, se lever pour aller pisser alors que vous avez le bas du corps qui ne répond plus, sauf si vous avez envie de ramper, à (plat) ventre, ce n’est pas envisageable. On vous installe dans une position qui n’est ni glamour, ni physiologique, et on vous demande de pousser. Quand j’ai cru avoir fait 92km de course, 5h de kayak et escaladé 2 fois l’Everest, desséchée et au bord de l’évanouissement, on m’a demandé de pousser « plus fort ». J’ai voulu lui dire « ta gueule » et « abattez moi bordel », mais j’ai obéi. Le soutien de mon mari m’a aidée, « vachy, pouche ! » (à cause des M&m’s qu’il avait dans la bouche), heureusement qu’il était là ! (Aah ah ah).

Après 8h d’attente, 6h de douleurs, dix minutes d’efforts et une épisiotomie de 40cm, mon fils est (enfin) né. Pendant qu’on me recousait (40cm c’est long !), mon mari, qui avait notre fils dans les bras, n’a rien trouvé de mieux à me dire que « Il a le nez tout de traviole, c’est normal ? » et « Il pleure beaucoup, il s’arrête quand ?! ». Je crois qu’un histoire de couilles écrasées m’a traversé l’esprit, mais je ne suis plus certaine, j’étais UN PEU fatiguée (et affamée, rapport aux M&M’s que je n’avais pas mangé).

Alors voilà, j’ai du mal à dire si c’était atroce ou magique, mais c’est la vérité, une fois qu’on vous donne votre bébé, vous oubliez tout ! (Nan, j’déconne !) (Ensuite vous vous en souvenez très bien si vous y repensez) (Surtout les 40cm d’épisio quand vous vous asseyez…) Ca doit quand même pas être si traumatisant, j’ai presque hâte d’y retourner pour rencontrer mon deuxième bébé ! Mon mari aussi à hâte, et il a promis qu’il n’allait pas manger. (J’ai menacé de l’égorger).

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9 réflexions sur “Le jour où mon périnée est décédé… (Et que mon mari a failli y rester.)

  1. Je suis actuellement enceinte de 8 mois, ma DPA est prévue pour le 18 octobre. C’est une première pour moi et j’ai peur de ne pas reconnaitre les contractions qui annoncent le vrai travail, donc ce qui diffère des contractions habituelles, c’est la douleur, c’est ça?

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  2. Mais lollll!!! Et avec tout ça t as quand même envie que le deuxième sorte?? 😉 moi mon mari dormait ds le fauteuil à défaut de boulotter mais c est tt aussi énervant 😁 merci pour ce récit et ton humour, courage pour ton accouchement et je croise les doigts pour que ce bout de chou mette fin à son bail de location 😘

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